Comme il faut bien gagner son pain, Chacun travaille à sa manière, Pour certain, c’est le magasin, Pour d’autres l’usine ou la terre. L’métier que j’fais est moins courant,
Au coin des rues on peut m’entendre, Je chante et puis j’offre aux passants Mes grands recueils de chansons tendres. Chanteur ambulant, Cam’lot ou mendiant, Tel est mon lot, c’est épatant.
Je chante, chante tout le jour Des refrains ou riment sans cesse Les mêmes mots : Amour, toujours, Tendresse avec caresse. On ne trouv’ pas dans mes chansons, Larmes, regrets, peine ou tristesse. En r’vanche on y trouve à foison, Printemps, soleil, bonheur, jeunesse. Au coin des rues, ou dans les cours, Je chante des chansons d’amour.
Je n´prétends pas que c´métier là Peut fair´ de moi un millionnaire, Mais, dans l´ensembl’, je n´me plains pas, Seul´, la polic´ me fait la guerre. C´est l´inconvénient du métier, Elle et moi on n´peut pas s´comprendre, Vu que je n´suis pas patenté. Lorsque je me laisse surprendre, J´ai log´ment gratuit , Dans un petit réduit Et là, sans me fair´ de soucis :
R : Je chante, chante tout le jour Des refrains où riment sans, cesse Les mêmes mots: Amour, toujours. Tendresse avec caresse. Pas d´banjo ni d´accordéon, Pour accompagner ma romance,
Mais comm’ je me trouve au violon Je reste quand même dans l´ambiance. A l´ombre tout comme eu plein jour Je chante des chansons d´amour.
Un ami m´a dit très sérieux: "Tu d´vrais régler ton existence" "Sans c´la lorsque tu seras vieux " Pour toi viendra la déchéance." Je devrais finir sous les ponts D´après cet ami bon prophète, En tous cas mêm´ s´il a raison, Je ne m´en fais pas une miette. Je vous l´dis franch´ment, J´profit´ du bon temps, On verra, mais en attendant :
R : Je chante, chante tout le jour
Des refrains où riment sans cesse Les mêmes mots: Amour, toujours, Tendresse avec caresse. Et si je dois fair’ le grand saut Sur le pavé du vieux Paname, Sans un regret, sans un sanglot, S´envolera avec mon âme Pour le voyage sans retour Ma dernière chanson d´amour.