Depuis que j’ai vu Madeleine, Je suis comme un’ pauvre âme en peine ! Pour ell’ je suis dev’nu loufoc, Et dans ma tête ça fait toc toc. D’elle toutes les nuits je rêve ;
Je la vois dans le costum’ d’Eve ; Et, quand j’veux lui prendre un bécot, J’l’entends qui s’écrie aussitôt :
R. « Je vais le dire à ma mère ! Vous m’avez embrassés Dessous les escaliers. Je vais le dire à ma mère ! Vous m’avez embrassée ! »
2. Dernier´ment, dans la ru´ d’la Lune, Je comptais rencontrer ma brune. J´crois l´apercevoir ; illico J´approche et l´embrasse aussitôt, Quand, tout-à-coup, quelle méprise , - Jugez un peu de ma surprise -
La belle avait bien soixante ans Et m´répondit très pudiqu´ ment :
R.
3. De plus, Mad´leine est une ingrate, Car ell´ m´trompe avec un cul d´jatte Pour me venger d´ça, dernier´ment Aux Foli´s Bergèr´ je me rends . J´vois un´ cocott´, j´lui dis : « Je t´aime ! « Tu s´ras mon p´tit chou à la crème » J´l´embrasse et la serr´ dans mes bras ; Mais ell´ m´dit : « J´aim´ pas ces blagu´s - là ;
R.
4. Il paraît que, maint´nant, la gueuse A mal tourné, s´est mis´ chanteuse Et dans les grands concerts d´hiver Ell´ chant´ les r´frains d´Yvett´ Guilbert. L´été à Cabourg, à Trouville, Ell’ révolutionne la ville En chantant dans les Casinos Ce refrain des plus rigolos :
R.
5. Mais c´est bien fini, je vous l´jure , J´ai soupé d´cett´ caricature, Je la laisse avec son amant, Son cul d´jatt´ qu´a les pieds en d´dans. Mais que vois-j´ là bas ? Oui, c´est elle
Ell´ me fait d‘l’oeil, la péronelle : «Veux-tu vite aller vous coucher ! « Je n´march’ pas, j’ai les pieds nick´lés !