Il nous vendrait n’importe quoi Vous en avez fait l’expérience Bien sûr, vous n’avez plus confiance Mais vous marchez à chaque fois Et je dis un, et je dis deux
Et je dis un, et je dis deux Avancez la petite dame Et je dis un, et je dis deux Et je dis un, et je dis deux Approchez vous Monsieur A titre publicitaire, vous emporterez par dessus le marché : la crème à raser Le portefeuille simili croco. La plume en or, le stylo Chaque jour dans un coin du boulevard Il installe son étal Puis du doigt, repoussant son chapeau Il appelle les badauds A Paris c’est le roi du trottoir Il connaît tant d’histoires Qu’avec son baratin Il est sûr et certain De faire marcher les gogos
Et de les posséder Quand ils viendront écouter La chanson du camelot
Mais un beau jour au premier rang Il vit une fille si belle Qu’aussitôt perdant la cervelle Il oublia son boniment Et je dis un, et je dis deux Et je dis un, et je dis deux Avancez Mademoiselle Et je dis un, et je dis deux Et je dis un, et je dis deux Poussez-vous donc Monsieur Je vous donne gracieusement le portefeuille, le style, le flacon de parfum Et puis je vous donne, faut pas vous fâcher, mon cœur par dessus le marché
Mademoiselle hé Mademoiselle, ne partez pas, vous oubliez le flacon de parfum Tenez je vous donne aussi la brillantine Elle est partie ce qu’elle était mignonne Ce soir-là dans un coin du boulevard, Il remballe son étal Devant lui l’amour bien de passer Sans vouloir s’arrêter Subitement il vois les choses en noir Il n’aime plus ses histoires Pourtant le lendemain Avec son baratin Il fera marcher les gogos Qui viendront s’arrêter Pour pouvoir écouter La chanson du camelot
Depuis ce jour là sur le boulevard
Elle installe son étal Et pendant qu’il s’occupe des marmots Elle appelle les badauds A Paris c’est la reine du trottoir Elle connaît tant d’histoire Qu’avec son baratin Et son sourire en coin C’est elle qui pour les gogos Maintenant a repris En augmentant les prix La chanson du camelot