Debout depuis peu je me dirige vers le balcon Ce matin un ciel bleu pas de nuages à l´horizon Quelle belle image que celle de voir des enfants jouer Je me revois à leur âge et je ne peux m´empêcher
De me remémorer mon enfance, les souvenirs De ceux qui ont partagé mes rires et mes pleurs Dans la joie ou dans la douleur Que ce soit mes potes restés, ou qui m´ont quitté Mes camarades de classe qui ont bien ou mal tournés Chacun a pris sa route son chemin S´est frayé un passage lutté contre le destin Mais nous fûmes très peu à prendre Les directions que nous avions juré d´entreprendre Quand j´y pense si on avait écouté nos parents Avec ma plume, je remonterais le temps Nos vies, on les rêvait comme à la télé Mais la réalité est venue nous stopper La vie est-elle un long fleuve tranquille ? Pour certains c´est le cas, mais pour beaucoup le radeau file
Si la vie est un long fleuve tranquille Alors qui dans mon rêve a pu couper le fil Derrière le bâtiment, une petite surface cool Tantôt pour un match de foot, tantôt pour une partie de boule Nous aimions voir arriver notre petite vedette Haut comme trois pommes, mais beaucoup d´esprit dans la tête Tu aimais la vie et la croquer à pleines dents Emporté par la maladie t´avais à peine dix-huit ans Pourtant tu ne fumais point, tu ne buvais point Laurent t´avais pas nos vices et je ressens comme un point Tu nous a quitté et quelque chose en nous avec toi s´est envolé Y´a plus de foot plus de billes plus de ballon prisonnier
Fini les cannes et la pêche, les arcs et les flèches Les soirées au bord de l´eau à la guitare sèche Quand je vois ces gamines jouer à la marelle Mon regard se tourne désormais vers le ciel Un, deux, trois, soleil j´ai reculé de trois pas Jacadi, Madjao réveille toi
Le radeau a filé pour beaucoup de mes amis Sans qu´ils aient eu vraiment le temps de goûter à la vie Devenus adultes bien trop tôt Les dettes s´accumulent même de petits boulots en petit boulots Les rencontres, les amitiés hasardeuses Ont fait ce qui fait que pour beaucoup la vie fut foireuse Et cette mère quand j´y pense qui pleure au parloir
Des larmes qui la suivent jusque dans son lit le soir C´est là que me reviennent les mots que me répétait mon padre Fiston dis moi avec qui tu marches, je te dirais qui tu es J´entends qu´il faut croquer dans la vie Pendant que tu as les dents Mais nos dents sont cassées alors on croque du vent Mon dieu que j´aimerais revenir en arrière ne plus grandir Mais on vient sur la terre, c´est vrai pour vivre et mourir Que de peine et de douleur dans mon coeur avant de repartir