Je suis un coquillage À mes flancs on entend la mère Portant vos jours à la lisière Du monde et de ses lumières
J´ai fait souche à vos bois Et j´ai magnifié l´ordinaire Des jours florés d´imaginaire Chanté Hardy, chanté Béart
J´ai bercé vos nuits blanches Vos dos ployant sous mes phalanges Et dans l´étreinte où tout s´alente Vos cous seront mes vacances
Vous me quitterez Et c´est parfait Je vous attendrai Le cœur aux aguets
J´ai soufflé vos bougies J´ai soufflé sur vos ecchymoses Soufflé sur vos élans qui osent
Fermé les yeux, croisé les doigts Les coins de bouches, les nez froids Les sacs d´école, les pissenlits Les marelles, les émois Les doigts collants, les fourmis
Je vous ai regardé partir En prétextant la poussière Si à mes joues coulent les rivières Le vide est grand, le cœur est fier
Vous me quitterez Et c´est parfait Je vous attendrai Le cœur aux aguets