Une seule assiette Sur la table depuis des siècles Peut-être moins, le temps s´arrête Le temps s´émiette
Une seule assiette Un minuscule banquet de fête Un tête-à-tête avec le vide et l´oubliette
La maison est muette Pas le moindre écho de tempêtes D´enfants qui s´aiment à l´aveuglette Comme autrefois
Un an de plus à la cueillette De ma vie, ce livre trop bête Que plus personne, plus personne ne feuillette
J´entends la sonnette Je tressaille, mon cœur s´arrête Je n´attends plus personne Mais peut-être ? Mais peut-être
Je me déplie la silhouette L´origami en chemisette Mais qu´à cela ne tienne, je me traîne jusqu´à la porte Et d´un pas lourd, trop lourd Et d´un pas lent, trop lent Ne partez pas, ne partez pas Je suis si seule à cette planète
Ça y est, je perds la tête Il n´y a personne derrière la porte Que des passants, des chapelets d´enfants qui s´inventent À mon reflet