De la lune d´argent, Ils marchent sans rien dire, Ce sont les tout-petits Au visage pâli, Aux lèvres sans sourire "Jean, vois donc cett´ maison, Comme il doit y fair´ bon, Près du feu qui pétille !" "Tiens ! qui frappe à cette heur´ ?" "C´est nous, n´ayez pas peur, Quoi qu´on soit en guenilles !"
REFRAIN
Les p´tits qui n´ont pas d´nid Ont besoin de tendress´, de baisers, de caresses, Ils sont nés d´un serment, Comme en font les amants
Les soirs de folle ivresse, Les serments envolés, les petits sont restés, Que la misère emporte. Vous dont le pain est blanc, Qui avez des mamans, Ouvrez-leur votre porte !
2. Passez votre chemin, Vous êt´s de ces vauriens Qui nous pill´nt et nous volent. Au lieu de marauder, Vous feriez mieux d´aller Tous les deux à l´école ! "Jean, il faut se sauver Car les chiens sont lâchés Et le ciel est sans voile. C´est peut-être maman,
Là-haut, qui nous attend, Dans cette grande étoile."
3. Mais soudain, devant eux, Le décor merveilleux De l´océan qui roule, L´Étoile de là-haut Est descendue sur l´eau, Tournant comme une boule. "Jean, tu vois, c´est maman !" Ils vont vers l´océan... Et les flots les entraînent... Puis, quand sonna minuit, Un marin entendit Le chant d´une sirène.