Se sentir quelque peu Romain Mais au temps de la décadence Gratter sa mémoire à deux mains Ne plus parler qu’à son silence Et
Ne plus vouloir se faire aimer Pour cause de trop peu d’importance Être désespéré Mais avec élégance
Sentir la pente plus glissante Qu’au temps où le corps était mince Lire dans les yeux des ravissantes Que cinquante ans, c’est la province Et Brûler sa jeunesse mourante Mais faire celui qui s’en dispense Être désespéré Mais avec élégance
Sortir pour traverser des bars Où l’on est chaqu’fois le plus vieux Y éclabousser de pourboires
Quelques barmans silencieux Et Grignoter des banalités Avec des vieilles en puissance Être désespéré Mais avec élégance
Savoir qu’on a toujours eu peur Savoir son poids de lâcheté Pouvoir se passer de bonheur Savoir ne plus se pardonner Et N’avoir plus grand-chose à rêver Mais écouter son cœur qui danse Être désespéré Mais avec espérance