Et vous, conquistadors, navigateurs anciens Hollandais téméraires et corsaires malouins Cherchant des Amériques, vous ne cherchâtes rien Que l’aventure de la Toison d’or
Et vous, les philosophes, vous, sages d’Orient Alchimistes pointus et sorciers d’à présent En cherchant la sagesse, vous n’avez rien cherché Que les secrets de la Toison d’or
Et vous, les empereurs, roitelets ou serins Vous, les vrais Charlemagne, vous, les faux Charles Quint En cherchant la puissance, vous ne cherchâtes rien Que les reflets de la Toison d’or
Et vous, preux chevaliers, assoiffés de grandeur Vous, chasseurs de Saint Graal, d’oriflammes, d’honneurs Cherchant la victoire, vous ne cherchâtes rien
Que le panache de la Toison d’or
Et vous, tous les poètes, les rêveurs mal debout Discoureurs de l’amour, pour des cieux andalous En écoutant vos muses, n’avez rien chanté d’autre Que le vieux rêve de la Toison d’or
Et vous, gens d’aujourd’hui, d’aujourd’hui, de demain Vous, balayeurs d’idoles, de dieux et de malins Cherchant la vérité, vous ne recherchez rien Que la clarté de la Toison d’or