đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Jacques Brel
Titre : Les Vieux
Les vieux ne parlent plus, ou alors seulement, parfois, du bout des yeux
MĂȘme riches, ils sont pauvres, ils n’ont plus d’illusions et n’ont qu’un cƓur pour deux
Chez eux, ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d’antan

Que l’on vive à Paris, on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d’avoir trop ri, que leurs voix se lĂ©zardent quand ils parlent d’hier
Et d’avoir trop pleurĂ©, que des larmes encore leur perlent aux paupiĂšres
Et s’ils tremblent un peu, est-ce de voir vieillir la pendule d’argent
Qui ronronne au salon, qui dit “oui”, qui dit “non”, qui dit “je vous attends”

Les vieux ne rĂȘvent plus, leurs livres s’ensommeillent, leurs pianos sont fermĂ©s
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit
Du lit Ă  la fenĂȘtre, puis du lit au fauteuil, et puis du lit au lit

Et s’ils sortent encore, bras dessus, bras dessous, tout habillĂ©s de raide
C’est pour suivre au soleil l’enterrement d’un plus vieux, l’enterrement d’une plus laide
Et, le temps d’un sanglot, oublier tout une heure la pendule d’argent
Qui ronronne au salon, qui dit “oui”, qui dit “non”, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s’endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l’autre reste lĂ , le meilleur ou le pire, le doux ou le sĂ©vĂšre
Cela n’importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Vous le verrez peut-ĂȘtre, vous la verrez parfois, en pluie et en chagrin
Traverser le prĂ©sent en s’excusant dĂ©jĂ  de n’ĂȘtre pas plus loin
Et fuir devant vous, une derniùre fois, la pendule d’argent
Qui ronronne au salon, qui dit “oui”, qui dit “non”, qui leur dit “je t’attends”
Qui ronronne au salon, qui dit “oui”, qui dit “non”, et puis qui nous attend.