đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Jacques Brel
Titre : Orly
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu’eux deux
La pluie les a soudés
Semble-t-il l’un à l’autre
Ils sont plus de deux mille

Et je ne vois qu’eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire “je t’aime”
Elle doit lui dire “je t’aime”
Je crois qu’ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-lĂ  sont trop maigres
Pour ĂȘtre malhonnĂȘtes

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu’eux deux
Et brusquement ils pleurent
Ils pleurent Ă  gros bouillons
Tout entourĂ©s qu’ils sont
D’adipeux en sueur
Et de bouffeurs d’espoir
Qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés

Superbes de chagrin
Abandonnent aux chiens
L’exploit de les juger

La vie ne fait pas de cadeau
Et, nom de Dieu, c’est triste
Orly, le dimanche
Avec ou sans Bécaud

Et maintenant ils pleurent
Je veux dire tous les deux
Tout Ă  l’heure, c’était lui
Lorsque je disais “il”
Tout encastrĂ©s qu’ils sont
Ils n’entendent plus rien
Que les sanglots de l’autre

Et puis

Et puis infiniment
Comme deux corps qui prient
Infiniment lentement
Ces deux corps se séparent
Et en se séparant
Ces deux corps se déchirent
Et je vous jure qu’ils crient
Et puis ils se reprennent
Redeviennent un seul
Redeviennent le feu
Et puis se redéchirent
Se tiennent par les yeux
Et puis en reculant
Comme la mer se retire
Il consomme l’adieu
Il bave quelques mots
Agite une vague main
Et brusquement il fuit

Fuit sans se retourner
Et puis il disparaĂźt
BouffĂ© par l’escalier

La vie ne fait pas de cadeau
Et, nom de Dieu, c’est triste
Orly, le dimanche
Avec ou sans Bécaud

Et puis il disparaĂźt
BouffĂ© par l’escalier
Et elle, elle reste lĂ 
CƓur en croix, bouche ouverte
Sans un cri, sans un mot
Elle connaĂźt sa mort
Elle vient de la croiser
Voilà qu’elle se retourne
Et se retourne encore

Ses bras vont jusqu’à terre
Ça y est, elle a mille ans
La porte est refermée
La voilĂ  sans lumiĂšre
Elle tourne sur elle-mĂȘme
Et déjà elle sait
Qu’elle tournera toujours
Elle a perdu des hommes
Mais là, elle perd l’amour
L’amour le lui a dit
Revoilà l’inutile
Elle vivra de projets
Qui ne feront qu’attendre
La revoilĂ  fragile
Avant que d’ĂȘtre Ă  vendre
Je suis lĂ , je la suis
Je n’ose rien pour elle
Que la foule grignote

Comme un quelconque fruit