La Geisha Que me vaut l´honneur à cette heure indue de la nuit D´être ainsi de vous tirée du lit Bien avant que sous l´auvent de mon balcon fleuri
Roucoulent les pigeons
Le Dragon Que l´immaculée nipponne au regard effronté Pardonne au misérable que je suis De s´immiscer en catimini dans le douillet cocon De son intimité
Mais, Alerté par les soupirs, les cris et râles agonisants S´échappant des flancs de son logis J´accours à son secours et me voici pointant Les canons brûlants de l´insomnie
Danse du Dragon
La Geisha
Se pourrait-il que mon très secourable dragon Cesse un instant d´agiter sa queue Et modère un peu ce jet de flammes et de fumées Qui lui sort par le nez, par les yeux
Car à trop vouloir ainsi manifester son émoi Il finira par métamorphoser Les appâts menu de sa Geisha en un poli Petit tas de cendres parfumées
Le Dragon Que la très divine féline et félonne polissonne effrontée Daigne condescendre à m´épargner La vue de ce vilain félin velu Cuvant mon saké sur son saofa
Danse du Tigre
La Geisha Deux si vénérés élus de la fonction divine Ne sauraient s´affronter sous mon toit Sans démériter du don gracieux de mon estime Et leur sens inné du quand-à-moi
Aussi je propose à l´inhumain Dragon de feu Ainsi qu´au méchant Tigre éméché De signer la paix sur l´objet du corps du délit Moi entre vous deux toute la nuit