En tous les métiers, moi, j’excelle ! À tous les emplois je suis bon Et voilà pourquoi l’on m’appelle Le grand factotum du canton. Magister, aubergiste,
Tailleur et perruquier, Oculiste, dentiste, Facteur, ménétrier, Serpent, apothicaire Et maréchal-ferrant… Quel autre, pour lui plaire En pourrait dire autant ? Je fais la confiture, Suis roi des musiciens, J’enseigne la peinture, C’est moi qui tonds les chiens. Je suis bon pédicure, Et je détruis les rats : Faible nomenclature De mes nombreux états. Partout on me réclame Et je me rends partout : Je ne sais sur mon âme
Comment suffire à tout, Car du matin au soir, je n’entends que cela : Vertigo ci ! Vertigo là ! Vertigo ! Figaro !
(Parlé sur un point d’orgue.) Ah ! c’est-à-dire, non… je me trompe… pas Figaro… Vertigo.— Quoique si je voulais bien. je vous trousserais tout aussi bien que lui une petite sérénade… — Non ?… Eh ! bien, jugez-en !…
Gentille femme de l’alcade, Digue digue da ! Écoute cette sérénade, Digue digue da ! Ah ! parais à ta balustrade,
Digue digue da ! Et viens recevoir mon œillade, Digue digue da ! Ah ! Digue digue da ! Pa- Digue digue da ! -rais à ta ba lustra de !…
Toi la plus belle de Grenade, Digue digue da ! Ne redoute point d’algarade, Digue digue da ! Mes amis sont en embuscade, Digue digue da !
Prêts à jouer de l’estocade, Digue digue da ! Ah ! Digue digue da ! etc. En tous les métiers, moi, j’excelle ! À tous les emplois je suis bon… Voulez-vous, maintenant, au son des castagnettes, Me voir vif et léger dans des danses coquettes, Attention, m’y voilà ! Regardez bien cela ! Le boléro, Le jaleo Tra deri deri dera ! Le fandango, Le zapateado, J’excelle à tout cela, À la manola, À la cachucha !
Traderi dera ! Et voilà pourquoi l’on m’appelle Le grand factotum du canton !