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A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Ajouter aux Favoris Titre : Si les filles de ce village
Si les filles de ce village Ont toutes, à leur avantage, Éprouvé pareil changement, Je leur en fais mon compliment ! Ici les amoureux Doivent être nombreux ! MANUELITA, à part. Quand au berceau de son enfance Mon Pepito reviendra-t-il ? De le tirer de son exil, Conservons la douce espérance. MIGUEL. Après une si longue absence Je revois enfin le pays : Chaque objet à mes yeux ravis Offre une douce souvenance. (À Manuelita.) Vous souvient-il de notre enfance ? MANUELITA. Certes, je m’en souviens, oui-dà ! MIGUEL. Nous jouions, dans notre innocence… MANUELITA. Au señor, à la sefiora ! MIGUEL. Vous étiez ma petite femme. MANUELITA. Vous étiez mon petit mari. MIGUEL. Ces souvenirs charment mon âme ! MANUELITA. Je sens mon cœur tout attendri ! MIGUEL. Et sur le seuil de leurs chaumières ; Assises, nous suivant des yeux, Je vois encor nos vieilles mères Sourire en contemplant nos jeux ! MANUELITA. Ces jeux qui charmaient leur vieillesse Seront désormais superflus ! Si sur nous veille leur tendresse, Elles ne nous souriront plus ! MIGUEL. Mais écartons ce triste souvenir Et, dans ce jour, ne songeons qu’au plaisir De nous revoir après une si longue absence ! Près de vous, je crois être aux jours de mon enfance. Au son du tambourin, nous courions à la danse… MIGUEL. Après une si longue absence, etc. MANUELITA. Quand au berceau de son enfance, etc. MIGUEL. Donnez-moi donc des nouvelles de mes camarades… Estévan est-il toujours ici ? MANUELITA. Oui, toujours… MIGUEL. Et Fernandez ?… et Diaz ?… et Domingo ?… MANUELITA. Ils sont tous ici… excepté ce pauvre Pepito ! MIGUEL. Ah ! oui… je sais… il est soldat… MANUELITA. Qui donc vous l’a appris ? MIGUEL. Lui-même… il m’écrit souvent… J’ai encore reçu de ses nouvelles il y a huit jours… MANUELITA, vivement. Et elles étaient bonnes ?… MIGUEL. Très bonnes. MANUELITA. Ah ! tant mieux… Si vous saviez combien je… on était inquiet au village… Il y a si longtemps qu’il n’a écrit ici… Et que vous dit-il dans ses lettres ? MIGUEL. Il me parle de son amour… MANUELITA. Ah ! il est amoureux ? MIGUEL. Comme un Portugais. MANUELITA, baissant les yeux. Et… vous savez de qui ? MIGUEL. Non… il ne me nomme pas sa fiancée (car il est fiancé) ; mais, en revanche, il m’en fait le portrait dans toutes ses lettres… Il l’adore, dit-il, à en perdre la tête. MANUELITA, à part. Bon Pepito ! je le lui rends bien. MIGUEL. Mais laissons là Pepito, et parlons de vous, Manuelita. Vous avez toujours votre petite hôtellerie ? MANUELITA. Toujours ! MIGUEL. Alors, c’est à l’hôtelière que je m’adresse. Je vous dirai, señora, que je meurs d’inanition. MANUELITA. Monsieur le voyageur, on peut vous servir à déjeuner… MIGUEL. Bien. Mais, madame l’hôtelière, c’est que je déteste manger seul ; et, pour que l’hospitalité soit complète, il faut absolument que vous partagiez mon repas. MANUELITA. Très volontiers.[4] MIGUEL, à part. Quelle charmante fille !… Presque pas de pieds, des yeux superbes ! C’est le paradis que cette auberge !… Mon père qui croit me punir en m’envoyant ici ! MANUELITA, voyant entrer Vertigo. Tenez, voilà encore une vieille connaissance. MIGUEL. En effet, je connais ce personnage… C’est Vertigo ! MANUELITA. Oui… Comme il a l’air sombre !