Le couteau ce matin Pénétrant dans le beurre Pénétrant dans le pain Le couteau m´a fait peur Il n´était plus pareil
A l´honnête instrument Qui découpait la veille Mon beurre et mon pain blanc
Il était trop tranchant Il était trop agile Entre mes doigts méchants Dans ma paume indocile Des lames inoxydables Il faut bien se méfier Je l´ai jeté au diable Qui croyait me défier
(J´ai toujours redouté Le long miroir des lames Leur éclat biseauté Annonciateur de drame Quand on se sait coupable
Le hasard objectif Fait un kriss implacable D´un innocent canif)x2
J´ai le coeur empli de larmes J´ai le coeur empli de lames Lames, larmes, lames Larmes, lames, larmes
Les ciseaux à broder Dans la boîte à couture Parlent d´accommoder Fil de soie et torture Tapis dans la cuisine Les luisants coutelas Et les tranchets voisinent Sussurant : on est là
L´épée damasquinée La dague florentine A la panoplie nouées Jouent à la guillotine En traversant la jungle De ma salle de bain Même la lime à ongles M´a traité d´assassin
(Vivre à couteaux tirés Ce n´est pas une vie On est exaspéré Et l´on a des envies Des envies de caresses Même si l´on aperçoit L´épée de Damoclès Prête à fondre sur soi)x2
J´ai le coeur empli de larmes J´ai le coeur empli de lames Lames, larmes, lames Larmes, lames, larmes
Quelle idée d´espérer La paix le long des rues Là on est lacéré Et ici l´on vous tue Dans la main du coiffeur Le rasoir aux aguets Vaut au poing du rôdeur L´eustache à cran d´arrêt
Ô poignard du héros Hachoir du charcutier Couperet du bourreau Diamant du miroitier
Bistouri dans la panse Baïonnette au canon Voyez, les surins dansent Et quelque soit leur nom
(Et la faux dans les herbes Et la flamberge au vent Le mépris dans le verbe Le glaive dans le sang Le rabot dans le bois Le soc dans la jachère Les ciseaux dans la soie Le scapel dans la chair)x2
J´ai le coeur empli de larmes J´ai le coeur empli de lames Lames, larmes, lames Larmes, lames, larmes