Je voudrais être, j’ai juste été Je veux renaître, revoir l’été Sans dieu, sans maître, sans regretter Pas même un prêtre, pour me racheter
Le seul bout de printemps qui reste Sont des souvenirs pour me hanter Coupe aux ciseaux, mille fois le geste Sur quelques vieilles permanentées Une Bonne Mère abandonnable Pour un Paris mal assuré L’amour payant, peu honorable Quelques tendresses courtes durées
M’aimerais-tu si tu m’ croisais Au bout d’ la ligne, terminus Nord Sans mon tramway pour te griser Sans s’ faire une ligne, poudre aux yeux d’or Quand vient le temps des Capucines C’est plus boulevard, c’est mon jardin Pas d’ lettres rouges sur ma cuisine Seulement trois chaises, un strapontin
Je redeviens fils de marin Qui toulonnise, qui corsicotte Môme navigant dans les embruns Des lèvres qui bisent, des peaux accortes Encore un peu, oui, par pitié Pour un été, je laisserais Ma vertu au Mont de Piété Pour inventer le cabaret
Je voudrais être, j’ai juste été Je veux renaître, revoir l’été J’peux plus paraître sans inquiéter Sans prendre en traître, j’veux juste chanter
Y’a plus d’ château, plus d’ la-lon-lère Plus de Merco à voiturières Dans mon ghetto, que des longères Un Monaco à roturières
J’ai plus d’ cuisto, plus de lingère J’ prends plus d’ tacot, j’roule en Ubère J’ rêve de matelots dans ma chaumière Pas très catho, j’ fais des prières Plus d’ gigolos place de Clichy Les nuits de pluie pour m’enrhumer Y’a que des masques, des quarts Vichy Y’a que ton bras pour m’arrimer Y’a plus qu’un chien, par la fenêtre Je lui dis Viens, je voudrais être J’ai juste été, il me console Vient me flatter, moi son idole
Je voudrais être, j’ai juste été Je veux renaître, revoir l’été