Sur le sable ensanglanté Il est planté de plain-pied Les jambes prises dans des bas D´un rose de chaire d´église Et, comme s´il marchait sur l´eau,
Il accompagne le taureau Son costume de lumière A la force d´une prière Don´t il connaît le mystère Le torero!
La cape et la muleta Dessinent à chaque passe L´amour, la mort, en duo Et miracle au soleil Pour un arc-en-ciel vermeil Où le rouge est un sanglot Et un frisson sur la peau D´un coup précis, sans bravade Il va donner l´estocade Le torero!
Il regarde le taureau
Et l´attache du bout des yeux Puis dans un geste infini Il retire peu à peu Comme on retire la vie Son épée, hors l´ennemi Qu´il avait enfin séduit Le torero!
C´est comme un rêve d´étoile Le début d´un grand signal Le taureau tombe d´un bloc Lui qui avait l´air d´un roc Le silence est déchiré Par la foule électrisée Qui a jailli d´un seul coup Tête ployée, à genoux Il a mis les gens debout Le torero!
Il regarde le taureau Et l´attache du bout des yeux Revoit son geste infini Qui retire peu à peu Comme on retire la vie Son épée, hors l´ennemi Qu´il avait enfin séduit Le torero!
Sur le sable ensanglanté Il est planté de plain-pied Les jambes prises dans des bas D´un rose de chaire d´église Il n´écoute pas les bravos Quand la ferveur se déchaîne Dans le chaudron des arènes Dressé vers le ciel trop bleu