De jour en jour, de brume en brume Des bonnes aux mauvaises saisons Le temps qui glisse en amertume Courbe son dos, ride son front Toujours les gestes de la veille
Dès le lever jusqu´au repos Et puis la vie qui s´ensommeille Pèse souvent comme un fardeau Pour bousculer les habitudes Sans chien, sans femme et sans berceau Il apprivoise la solitude Comme dans un livre de Giono
De petit jour en petit drame De petit rien en lourd secret Il a gardé des bleus à l´âme Sans ne jamais rien partager Toujours les doutes de la veille Dès le lever jusqu´au repos Et puis la vie qui se fait vieille Pèse maintenant comme un fardeau Là dans la chambre de l´asile Les yeux fixés sur le carreau
Il voit les années qui défilent Comme dans un livre de Giono
De courtes nuits et des journées À écouter passer le temps Il voit des robes de mariée Dans les blancs pommiers du printemps Toujours les craintes de la veille Dès le lever jusqu´au repos Et puis la mort qui lui conseille De lui laisser le dernier mot C´est sans regret, avec courage Pour se défaire de son fardeau Qu´il choisit la fin du voyage Comme dans un livre de Giono