S´il faut choisir son cimetière Et programmer son au-delà Quand viendra mon heure dernière Quand s´annoncera mon trépas Je veux qu´à Vienne l´on m´emmène
Pour me choisir un coin discret Dans ce jardin où en secret Mozart rencontre Beethoven
Mourir à Vienne Et s´endormir comme un enfant Dormir à Vienne Dormir à l´ombre des géants
Y a-t-il plus belle manière De passer son éternité Que d´écouter jouer Schubert Dans l´outre-tombe d´à côté ? Schubert et Mozart quelle aubaine ! Même s´ils jouent tard du clavecin Peut-on rêver meilleurs voisins Je veux que l´on m´enterre à Vienne
Mourir à Vienne Et s´endormir comme un enfant Dormir à Vienne Dormir à l´ombre des géants
Tous les soirs une affiche unique Des répétitions de gala Beethoven sans cornet acoustique À ses amis donnant le La Schubert essuyant ses lunettes Mozart tenant son violon Chacun ayant sa partition Qui oserait prendre la baguette ?
Mourir à Vienne Et s´endormir comme un enfant Dormir à Vienne Dormir à l´ombre des géants
Peut-être aurai-je l´avantage Si je sais me montrer poli Tout en devenant leur ami De pouvoir leur tourner les pages ? Peut-être aussi, honneur suprême Qu´à la fin d´un de ces concerts Je raccompagnerai Schubert ? Je n´ose y songer tout de même
Mourir à Vienne Et s´endormir comme un enfant Dormir à Vienne Dormir à l´ombre des géants
Quand résonneront les trompettes Au jour du jugement dernier Leur musique sera fin prête
Je courrai prendre mon billet Pour cette divine première Qu´après avoir tant répété Donneront pour l´éternité Mozart, Beethoven et Schubert