Titre : Faut-il tuer tous les oiseaux qui passent ?
Quand on n´est plus qu´un souvenir Qui traîne au fond d´un cendrier Une croisière au calendrier Que l´on n´a jamais su finir Quand on a sa progéniture
Qui vous ressemble à s´y méprendre Que l´on oublie de se comprendre Et qu´on s´est rangé des voitures Quand il ne reste que la chasse Faut-il tuer les oiseaux qui passent ?
Quand une femme en bigoudis Vous allume d´un café crème Et qu´au tympan d´un HLM On écoute sonner la vie Quand le cœur a pris les patins Pour faire sur le parquet ciré De la cuisine à la télé La route sans gêner les voisins Quand on se penche sur la strasse Faut-il tuer les oiseaux qui passent ?
Quand l´estomac pousse les crans
D´une ceinture platonique Et qu´on oublie l´amour physique Pour parler de vrais sentiments Quand sûr de ne pas déconner On parle en phrases raisonnables Et qu´on aligne sur la table Les idées qu´on a mitonnées Quand on n´est plus qu´une carcasse Faut-il tuer les oiseaux qui passent ?
Quand le muscle s´est mis en berne Et comme une bâche patriotique Pendouille un souvenir léthargique Sous le costard ou la lanterne Quand on est pâle et sans odeur La calvitie couverte par Un vrai scalp en poil de lézard Quand on est chauve de l´intérieur
Quand on a perdu toute audace Faut-il tuer les oiseaux qui passent ?