Y en a qui jouent la comédie Au grand théâtre de la nuit En abusant de facéties Pour simplement tromper l´ennui Et même si souvent ils trichent
Il arrive qu´ils se prennent au jeu Qu´importe après tout on s´en fiche S´ils ont l´illusion d´être mieux Avant que le rire ne s´écaille Auront-ils su être Arlequin Sur des jours couleur de grisaille Où il ne se passera rien ?
Y en a qui jouent la pantomime Au grand théâtre de la nuit Avec des gestes qui expriment Les mots qu´ils se sont interdits Et même s´ils sont malhabiles On se laisse prendre à leur jeu Qu´importe alors d´être futile Quand on a le cœur au bord des yeux Avant que tout ne les indiffère Auront-ils su être Pierrot
Sur des jours couleur de poussière Où ils passaient en in quarto ?
Y en a qui jouent la tragédie Au grand théâtre de la nuit De démesure en frénésie Pour tuer la peur qui les poursuit Et même si parfois il arrive Qu´ils soient dépassés par leur jeu Qu´importe après tout s´ils dérivent Ils ont l´illusion d´être Dieu Avant qu´on ne les décourage Auront-ils su être Cyrano Sur des jours couleur de naufrage Où ils passaient incognito ?
Y en a qui vivent leur propre vie Au grand théâtre de la nuit
Sans artifice ni tricherie Pour simplement être compris Et même si parfois ils se vengent De ne pas être dans le jeu Qu´importe après tout s´ils dérangent Ils se découvrent peu à peu Avant que le rideau ne se baisse Ils auront su être quelqu´un De leurs jours couleur de détresse Bientôt il ne restera rien Rien !