J´aurais voulu aimer une mère nommée France Et pouvoir être fier d´être de ses enfants Moi, naïf, qui pensais que c´était une chance Plutôt que Québécois, Belge, Suisse ou Allemand
Pourtant je te croyais encore jeune et jolie Quand j´ai ouvert les yeux il n´en était plus rien Ma mère, un sein qui tombe nourrit plus la famille À voir la tête que t´as, j´ serai bientôt orphelin
J´aurais voulu aimer une mère nommée France De justice et d´amour, moins de gloire que de paix Regarde bien, ma mère, elle penche, la balance Mais ce qui est curieux, toujours du même côté Ne crois-tu pas, ma mère, le temps bien révolu De promener tes fesses aux quatre coins de la Terre Pour vendre des joujoux qui nous retomberont dessus
Alors qu´à la maison le ménage reste à faire ?
J´aurais voulu aimer une mère nommée France Mais pas une putain qui s´offre au tout-venant De la droite débile, méchante et oppressante À la gauche insipide sans espoir de changement À ces tarés qui règnent et ceux qui régneront Ces jongleurs de promesses, ces champions de l´illusion Ces rois de la flatterie, ces princes du croupion Qui mordent dans la pomme et nous laissent le trognon
J´aurais voulu aimer une mère nommée France Et pouvoir me vanter de vivre en artisan Ces artisans, tu sais, qui ont fait ton enfance En ont assez de vivre et d´ mourir en mendiant Tu as choisi, ma mère, entre argent et talent
Prestige et savoir-faire, vedette et artisan Pour mieux la contrôler, tu as mis savamment La culture en maisons... closes depuis longtemps
Je sais bien que tu penses que je devrais me taire Ou aller voir ailleurs, si je ne suis pas content Depuis longtemps, ma mère, c´est ce que j´ai dû faire Y a des mères adoptives aux bras plus accueillants J´entends d´ici, ma mère, ce que tu vas me dire J´écris comme on le faisait voilà au moins vingt ans Ma mère, la misère, je vois Léo sourire Ni ancienne ni nouvelle, il y a la chanson