Et même si l´amitié avait pris ses distances Depuis les trente années qu´on ne s´était pas vu Peut-être qu´aujourd´hui une dernière chance Nous offre de refaire ce que l´on n´a pas pu
En suivant tous les deux un long chemin d´errance Peut-on dire à présent qu´on ne l´a pas voulu ? Le hasard a bon dos mais c´est par convenance Qu´on laisse filer la vie et nos rêves perdus
On ne s´appelle rien un peu comme tout le monde Ceux-là qui n´ont pas fait tout ce qu´ils auraient dû Mais si sur les regrets d´une jeunesse moribonde On s´ faisait un printemps comme on n´a jamais eu
Moi, je n´ai pas perdu le goût de l´aventure Si tu n´as pas changé, restons de vieux gamins Avant que notre vie ne finisse en rature On pourrait se payer de sacrés lendemains
Tu sais, c´est vrai qu´ici peu de choses nous retiennent
Et que notre horizon chaque jour se restreint Tant pis si l´espérance est comme l´Arlésienne Faudrait se dépêcher de vivre un peu plus loin
Ce sera pour nous deux le dernier tour de piste Et ce numéro-là faudra pas le rater Tout en disparaissant, un peu comme des artistes Nous ferons croire aux autres qu´un soir on s´est noyé
Voilà que de nouveau l´impatience nous chahute L´envie d´autres rivages que l´on n´a pas connus On y pensait tout môme, chaque heure, chaque minute Même après tant d´années tout ça n´est pas perdu
Aujourd´hui l´amitié va se mettre en vacances
Jusqu´à perte de vue, à perte d´océan On a si peu de temps et des projets immenses Pour essayer de faire ce que l´on aurait dû
À grand coup de jeunesse sur nos vies de misère Sur nos matins de doute et nos nuits de dépit Sans peur et sans bagage, sans regarder derrière On va prendre le train que l´on n´a jamais pris
À grand coup de jeunesse sur nos vies de misère Sur nos matins de doute et nos nuits de dépit Sans peur et sans bagage, sans regarder derrière On va prendre ce train que l´on n´a jamais pris