Il a su ce matin Qu´il n´y retournerait pas On n´avait plus besoin De ses bras La sentence est tombée
Comme on plante un couteau Il a fallu plier Aussitôt Du chantier poussiéreux Il a servi sans trêve Il garde au fond des yeux Son vieux rêve Il s´accroche à la barre Il se crache dans les mains Et se barre Quand il a débarqué Voyageur clandestin La nuit froide a marqué Son destin Il avait pris la mer Sur une coquille de noix Comme beaucoup de ses frères Qui se noient
Il est resté des jours Á la frontière du Nord Sur les docks alentours Sur le port Et n´a pas regretté D´avoir quitté les siens Même quand on l´a traité Comme un chien Pour trois sous faméliques Et un patron obscène Il a cassé les briques Á la chaîne A bâtir des façades Creuser des conduits A se rendre malade Sous la pluie Le chantier poussiéreux Ne voulant plus de lui
Zacarias fait un vœux Et sourit Et puis comme un marin Qui s´accroche à son mât Il se crache dans les mains Et s´en va