Vous ne mettrez jamais dans votre Flore amoureuse, le Nénuphar blanc qui s’appelle… Une première lettre.
Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides, Neige montant du fond de leur azur, Qui, sommeillant sur vos tiges humides, Avez besoin, pour dormir, d’un lit pur ; Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières Pour vous laisser cueillir… et vivre après. Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières, Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses, Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?… Car pour rêver il faut être amoureuses,
Il faut avoir le coeur pris… ou jaloux ; Mais vous, ô fleurs que l’eau baigne et protège, Pour vous, rêver… c’est aspirer le frais ! Nénuphars blancs, dormez dans votre neige ! Je ne vous cueillerai jamais !
Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies Dont la blancheur fait froid aux coeurs ardents, Qui vous plongez dans vos eaux détiédies Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs ! Restez cachés aux anses des rivières, Dans les brouillards, sous les saules épais… Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières ! Je ne vous cueillerai jamais !