Le petit père Combes s´en va chez le docteur "Ah! Docteur, je suis bien malade! J´ai, comment vous dire? L´estomac gazouilleur Comme un vieux siphon d´ limonade Enfin, j´ai quelque chose, lĂ
Qui ne passe pas! Que´qu´ chose qui ne passe pas Le docteur fait "Mais dites-moi N´est-ce pas un projet de loi?"
- Voyons, r´prit le docteur, avez-vous un moment? De vous asseoir prenez la peine Ăa n´ sera pas long. Pour voir ce qu´y a dedans Je vais vous ouvrir l´abdomen - HĂŠ! Fit Combes, attendez, morbleu! Y m´ semble Docteur, que ça va dĂŠjĂ mieux Puis, vous savez, j´ suis pas curieux N´ vous dĂŠrangez pas pour si peu
- Laissez, dit l´ docteur, n´ vous occupez donc pas
Je fais ça comme on vide un litre Puis je suis en train, ce matin j´ai dÊjà Ouvert plusieurs douzaines d´huÎtres N´ayez pas peur, vous n´ sentirez Absolument rien, je vais vous boucher l´ nez Tout ça sera proprement fait Et plus vite qu´un porte-monnaie!
LĂ -dessus, il opère, il regarde et il dit "Jusqu´ici vous n´avez pas d´ chance De maladie de foie, mais quant Ă la phtisie C´est couru, galopĂŠ d´avance Dans vos bronches, ah! Quel vent du Nord! Ăa fait courant d´air avec le corridor Vos poumons semblent respirer Autre chose que la saintetĂŠ!
Ah! Voici le cĹur! Dame, il n´est pas très grand
Je pourrais le mettre dans ma poche Tiens! Vous le portez, ça c´est très ĂŠlĂŠgant, Crânement sur l´oreillette gauche Il semble atteint, en vĂŠritĂŠ, D´une par trop grande sensibilitĂŠ Ăa doit joliment vous gĂŞner Je crois bien qu´il faudra l´enlever!
Oh! Ăa c´est curieux, vous vous ĂŞtes foulĂŠ La rate. Mais le diable m´emporte! Comment avez-vous donc pu vous dĂŠvisser Tout seul la crosse de l´aorte? Ah! Vous ĂŞtes un fameux lapin Parbleu! Je l´ vois bien d´ l´autre cĂ´tĂŠ du rein Vous devez ĂŞtre fort, mon garçon, Mais lĂ , très fort sur la boisson!
Voyons donc ce ventre, il est joliment creux Son Êtat... (mais restez tranquille! Ah, mon pauvre ami, ce qu´ vous êtes chatouilleux!) Son Êtat, dis-je, est fort dÊbile Votre intestin grêle, vraiment N´a pas le sourire, il n´est pas engageant Entre nous, je n´ai jamais vu Un intÊrieur plus mal tenu!
Ah! Les sales boyaux! Mais quelle belle occasion Pour vous, et vraiment peu loisible De dire bonjour à votre vieux côlon En ce moment, il est visible Mais n´ vous trÊmoussez pas comme ça Vous avez fait choir mon lorgnon dans le tas Si je n´ le retrouve pas là -dedans
Vous le paierez en supplĂŠment!
Mais qui disait donc qu´ vous aviez d´ l´estomac? Le vôtre m´a l´air d´être en bombe Je ne le vois pas. "Regardez donc plus bas" S´Êcrie une voix d´outre-Combes Je l´ tiens, dit le docteur, pardon! Il est rudement bas, il est sous vos talons Ah! Nom d´un chien qu´il est usÊ Faudra le faire ressemeler!
Mais attendez donc! Grands dieux! Qu´est-ce que j´y vois? Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept fèves! Petit cachottier, vous pouviez être roi! Mais plus modestes sont vos rêves Qu´est-ce encore? Une gomme pour crayon,
Une pièce du Pape? C´est ça qui doit être bon Naïf, avez-vous pu penser Un instant qu´elle allait passer?
Tout ça n´ sera rien, dit l´ docteur ayant r´mis Toutes ces choses à leur place Ah! Voyons la langue? Pas trop sale Aujourd´hui ne buvez que du Clos Wallace Au fait, revenez d´main en passant Que j´ vous ouvre le crâne, y a peut-être que´qu´ chose dedans Mais nettoyez-le, grattez-le Je n´ veux pas y trouver un ch´veu!