Eh Monsieur, une cigarette Une cibiche, ça n´engage à rien Si je te plais on fera la causette T´es gentil, t´as l´air d´un bon chien Tu serais moche, ce serait la même chose
Je te dirais quand même que t´es beau Pour avoir, tu en devines bien la cause Ce que je te demande : une pipe, un mÊgot Non pas d´Anglaises, ni d´bouts dorÊs Ce tabac-là , c´est du chiquÊ
Du gris que l´on prend dans ses doigts Et qu´on roule C´est fort, c´est âcre comme du bois Ăa vous saoule C´est bon et ça vous laisse un goĂťt Presque louche De sang, d´amour et de dĂŠgoĂťt Dans la bouche
[Tu n´fumes pas! Oh ben t´en a de la chance C´est que la vie, pour toi, c´est du velours Le tabac, c´est le baume de la souffrance
Quand on fume, le fardeau est moins lourd. Y a l´alcool, me parle pas de cette bavarde Qui vous met la tête à l´envers La rouquine, qu´Êtait une pocharde à donnÊ son homme à Deibler. C´est ma morphine, c´est ma coco. Quoi? C´est mon vice à moi l´perlot.
Du gris que l´on prend dans ses doigts Et qu´on roule C´est fort, c´est âcre, comme du bois Ăa vous saoule C´est bon et ça vous laisse un goĂťt Presque louche De sang, d´amour et de dĂŠgoĂťt Dans la bouche]
Monsieur le Docteur, c´est grave ma blessure?
Oui je comprends, il n´y a plus d´espoir Le coupable, je n´en sais rien, je vous le jure C´est le mĂŠtier, la rue, le trottoir Le coupable, ah je peux bien vous le dire C´est les hommes avec leur amour C´est le cĹur qui se laisse sĂŠduire La misère qui dure nuit et jour Et puis je m´en fous, tenez, donnez-moi Avant de mourir une dernière fois
Du gris, que dans mes pauvres doigts Je le roule C´est bon, c´est fort, ça monte en moi Ăa me saoule Je sens que mon âme s´en ira Moins farouche Dans la fumĂŠe qui sortira De ma bouche