Mon petit Roger, il faut que j´vous cause Cette nuit, la baronne s´est plainte auprès d´moi Paraît que vos chaussettes ne sentent pas la rose
Que vous portez le même slip depuis plusieurs mois Et récupérâtes sur l´un de vos potes Un préservatif pendant qu´vous soupiez À l´avenir Roger, plus de vieilles capotes Changez donc de slip et lavez vos pieds
Quant à vous, Gaston, je vous vois bien triste Un de ces messieurs aurait-il boudé Sous votre soutane de séminariste Vos appâts charmants et bodybuildés ? C´est qu´vous oubliâtes sous votre défroque De porter guêpière et bas à trou-trou Mon très cher Gaston, soyez d´votre époque Un curé sans linge, ça n´vaut pas un clou
Les gigues qu´ont du style et de la pointure Monsieur Anatole, ne s´avisent pas
Sous prétexte qu´il y a séance de torture D´en profiter pour doubler un repas Et tout en fouettant l´généralissime Ne s´font pas monter bière et croque-monsieur Anatole vous baissez dans mon estime Ou l´on est morfal, ou l´on est vicieux
Je soupçonnais bien quelque préférence De vot´ part, jeune homme, mais vous abusez Ce n´est pas parce que la préfète est rance Qu´il fallait en rire et n’point la baiser Nous avions convenu que sous l´nom de Simone Vous sacrifieriez à Lesbos, sinon Faudra m´ rembourser le traitement aux hormones Et quitter la place, mon pauvre Simon
Même vous, Narcisio, n´êtes pas sans reproche J´ai perdu tantôt une plombe à chercher,
Avant d´ la trouver au fond de vot´poche, La clef de l´armoire aux godemichés Lâchez donc la clef et vos mines candides Vous êtes débutant, j´comprends vos raisons Mais il est fâcheux qu´cette armoire soit vide Quand vous vous exercez seul à la maison
Enfin vous, Patrick, vos collègues me disent Qu´dans l´orgie romaine vous fûtes gnangnan Que vous refusâtes diverses gourmandises Vous comportant en premier communiant Quoi, me dites-vous, c´est qu´vous reconnûtes Votre propre père parmi les voyeurs ? Patrick, vous n´ferez jamais une vraie pute Comme le craint vot´ pauv´ papa, d´ailleurs
Bref, résumons-nous, je fus trop gentille Mais ça va changer, j´ vous l´dis, mes garçons
Puisque vous cherchez, comme les pires des filles, A fout´ le bordel dans notre boxon Plus de dilettantisme, d´humeurs ni de fraude Je veux du rendement, pas d´ la bamboula Messieurs ! Tous à poil ! La nuit sera chaude ! J´ouvre le salon Les clients sont là