Marcheurs de planète, nous sommes sortis avec sur nos papiers "Je suis Charlie" la voix fluette on a commencé à marcher Chacun son souffle, chacun son pas, suivre la rue main dans la main
Juste Julie Margo et moi, Zoë viendrait un an plus loin Fierté d´en être de ce courage collectif, dans le sac à dos Gorgé d´humanité, la rage on l´a rangée j´pense à Mano Contre les miens dans notre ville avec nos portes grandes ouvertes Nous sommes beaux dans cette file, y´a même un drapeau du Québec Je me souviens les crayons, les messages de résistance On a pas peur de république à la bastille dans toute la France
Oh ! Canto libre Oh ! Canto libre Oh !
Café des anges chapelle ardente, les uns contre les autres, besoin De se serrer, de dire, d´entendre l´amour, la peine, pleurer enfin Chacun ses larmes, chacun sa voix, rester muet ou dire je t´aime Photos d´hier, éclats de voix, on boit parce qu´on vivra quand même Salle du fond banquette silence, la valse des yeux perdus Copain KO mots dans la tête, j´approche son corps les bras pendus Contre les siens et rien à dire, juste fixer l’éternité S´écouter être, souffle, respire, statues de larmes, copain cassé Il dit "Julie doit pas pleurer" alors on sort des Anges c´est
Dehors pareil, foule en silence en train de se raccommoder
Oh ! Canto libre Oh ! Canto libre Oh !
Ce soir à Santiago du Chili, mémoire de détention Torture, Pinochet, Bataclan, Daesh, je reprends mon crayon Loin du 11ème où j´ai pas pu, d´ici je donnerai la réplique Émotions qui remontent par vagues, embrun d´océan Pacifique Au creux de vos épaules amis chiliens je réussi enfin À témoigner dans cette chanson parce que de Paris je suis loin
J´ai fait mon deuil au bout du monde, je le réalise maintenant Café des Anges, Charlie Hebdo, il me fallait cet élan Pour sauter dans cette flaque et en faire gicler toutes ces larmes Je rentre courageux pour les miens et puis en paix avec mon âme
Oh ! Canto libre Oh ! Canto libre Oh !
Le Canto Libre c´est la flamme qu´on ne pourra jamais éteindre La voix en l´air, la bouche ouverte, le poing levé plus rien à craindre Quand l´Homme devant son bourreau qui lève les yeux et lui pardonne
Le Canto Libre c´est tout ça et si tu veux je te le donne Toi qui a fait pleurer ma fille, toi qui a semé la souffrance La peur, la mort à la Bastille, au Chili, au stade de France Allah est grand, trop grand pour toi et l´Homme infiniment plus beau Car dos au mûr il garde espoir et qu´il entonne le Libre Canto Il est né de la souffrance qu´on ne pourra jamais éteindre La voix en l´air, la bouche ouverte, le poing levé, plus rien à craindre