Chacune de tes rides que conserve ta bouche Chacun de tes regards que garde tes paupières Chacun de nos frissons triste et solitaire Car chacun a son bout du monde on pense à l´autre qui n´est pas là
J´aime t´imaginer sur mon épaule quand tu veilles que tu descends Valparaiso les rues éclatées de soleil Sur ces collines on marche à son user les yeux Sur ses rondeurs on peint le corps le cœur et l´âme cette baie grande ouverte Ressemble aux jambes de ces femmes les Cap-Horniers D´avant venaient s´abandonner un peu
Je vole vers une île où je sais que tu n´es pas J´approche d´un bout de terre qui restera désert de toi
Je bois un verre de rhum le brun que tu préfères
On prend le plus désarticulé des funiculaires On va voir la maison de Pablo Neruda Son jardin suspendu pour poser nos sourires Sur ces étoiles neuves le ciel en devenir Car chacun a son bout du monde on pense à l´autre qui n´est pas là
On ira onduler sur la tôle ondulée qui fait les murs les toits Les sols les plafonds les maisons récupéré Sur les containers contenant vidés de leurs marchandises Découpés sur les quais avant que le jour ne vienne les faire s´effondrer Au rouleau de lumière les couleurs soutenaient Les unes aux autres ses façades banquise
Je vole vers une île où je sais que tu n´es pas
J´approche d´un bout de terre qui restera désert de toi
Il y a 21 cerros tu sais comme autant de dominos empilés Et c´est presque équilibrés tant qu´tu marches ça l´fait Mais si l´un d´eux vient à trembler ici la terre s’amuse Elle laisse les hommes penser qu´ils restent libres de partir mais s´en aller De Valparaiso la latine c´est elle qui sait Caresser ou punir ici la ville s´amuse