Personne ne racontera la beauté de nos vies banales Nos combats contre le cancer ne feront pas une ligne dans le journal Ton premier trou tu l´appelleras maman le dernier tu ne le verras pas
Peut-être du monde autour et quelques uns qui pleurent papa Voilà, dernier adieu on se dépêche le cimetière ferme Chaque vie a son terme comme chaque billard une tâche de sperme Mais merde ce n´est pas l´histoire j´ai débuté par la fin Oubliez tout je recommence pour que tout le monde comprenne bien Au commencement ton père avait la gaule ta maman n´a pas dit non Pour les détails, on ne sait pas trop demande leur à l´occase As-tu été conçu en levrette, lotus, cuillère ou missionnaire ? Te voulaient-ils vraiment ? Cela ne change rien pour être sincère
L´humanité n´était pas prête à être plusieurs fois milliardaire Et il était déjà trop tard à ta première bouffé d´air Des amours et des souvenirs, des regrets puis des soupirs Des gosses aussi que tu regardes courir le cœur rempli d´espoir On peut changer les prénoms mais c´est toujours la même histoire Qui se répète même si en fait on sait qu´elle ne mènera nulle part
J´allume une clope sur les bougies de mon gâteau d´anniversaire Les souffle puis me demande si en fait ce n´était pas hier J´ai une carte d’identité mais je sais que je ne suis personne
Inutile comme un je t´aime, énoncé d´une voix monotone J´ai l´eau courante et un emploi tout le reste ne sera qu´un plus J´aimerais revoir mes ambitions ne les croiserai pas dans le bus Une petite fille me sourit, sans doute pense-t-elle qu´elle est jolie Parce que les miroirs sont trop hauts et que son papa lui a dit Mais je ne peux rien y faire pour elle tu sais je n´suis pas chirurgien Et quand bien même ce serait vain car on n´opère pas les destins J´espère que tu n´espères pas trop fort ça te ferait du tort Les grands rêveurs que j´ai connus avaient tous des marchands de mort
Parce que le sable ne suffit pas on s´y enfonce pour oublier Et moi qui croyais bêtement que quelqu´un viendrait m´y chercher