Tombe du ciel la lune qui suffit à mes pas Il me guident, apréhendent peu à peu le fracas dominant de la rumeur des villes
Glisse ma silhouette dans le noir qui habille mon élan
Il m´inquiète et m´envoie ses plus fidèles peurs Elles me traquent, c´est leur job, et mon pas s´accélère.
Un réverbère me salue, j´lui réponds un peu fier Toi tu connais la nuit qu´à travers ta lumière J´lui éclate une ampoule, il découvre le noir Et me chiale dans les pattes, moi le chat de gouttière.
Miaou !
J´ai perdu ma minette, moi l´minou des villes J´ai perdu ma vie quand ma mie m´a mis net Dehors de chez elle, loin du petit lait Du poêle à pétrole et du fauteuil en lin.
Maintenant dans la rue moi j´me suis fait ma place Mes coussinets sont durs et imbibés d´essence Mes griffes acérées pour tailler mes défenses.
Car dehors c´est la guerre, et pas qu´entre chats Les coups de balais cognent dans tous les angles Pourquoi font ils ça ? Là je donne ma langue.
Samedi au marché où je vole mes sardines J´ai croisé une belle noire et j´ai lu dans ses lignes Qu´elle aussi était seule et qu´un jour elle espère Pouvoir chasser à deux les oiseaux de gouttière.
J´déferle dans les rues, je cherche ma féline
Mon matou, ma maligne, la reine des siamoises Je s´rais son super cat, elle, mon héroïne.
D´un coup la voila, près de moi se glisse Mes poils s´hérissent, elle s´appelle Divine Et sous mes yeux humides rougissent mes babines.
Tombe du ciel la lune qui suffit à nos pas Ils nous guident, atténuent peu à peu le fracas Dominant de la rumeur des villes.