Le ciel est clair sur le chemin de l´école, le cartable lourd plein d´antisèches, un livre d´histoire, c´est de ça que je rigole, un bleu jean tout blue sur les fesses, il part rejoindre ses deux p´tits potes qu´ont la peau bien plus blanche que lui et dans leur poche un bout de plastoque qui leur donne le droit d´être ici, devant la grille de cet endroit où l´on devient des citoyens y a trois soldats qu´envoie le roi pour briser les rêves d´un gamin. Il manque un môme sur la photo de classe de l´école de Jacques Prévert il pose en ce moment sous les flashs de l´objectif d´un kärcher y´avait d´la pression dans le tuyau et du recul jusqu´au charter de ce pays qui remue bien haut trois jolis mots sur sa bannière, Allez salut, pleure pas petit! Tu rentres chez toi et restes-y! Le seul transit qu´on autorise là bas c´est celui des fusils. Expulsez-moi, j´suis pas français, mais un putain de terrien qui pisse sur vos jolies frontières, moi j´appartiens au genre humain moi mon pays c´est la terre! Le ciel éclaire sur le chemin du retour au pays natal comme on dit un sac de voyage pas bien lourd pour y caser toute sa vie, il part rejoindre sa grande famille qu´il connait pas même en photos, quelque part entre le Mali et le Burkina Faso comme il n´est pas vraiment en joie de cette expérience du lointain, y a trois soldats qu´envoie le roi pour tenir en laisse un gamin. Il manque milles noms sur la grande liste des objectifs du ministère il prit Dieu pour que la police n´y ajoute pas son frère qui crèche dans un squat moisi, est exploité par un boucher, met en péril l´économie et surtout ne le reverra jamais. Lui, perdu dans son aéroport, on ne lui donne que la sortie et ce putain de bout d´plastoque qui lui dit ta vie c´est ici ! Expulsez-moi, j´suis pas français, mais un putain de terrien qui pisse sur vos jolies frontières, moi j´appartiens au genre humain moi mon pays c´est la terre!