A l´heure où les étoiles tombent Il creuse la sienne Plus pâle qu´une ombre Qui boit de la verveine
Il chante, il chante Mais c´est l´air de la mer Qui bientôt le tourmente Et lui vole sa prière Il chante, il chante Qui bientôt le tourmente Et lui vole sa prière
Depuis qu´il a vu l´jour Il a trimardé sur Terre Mais a pas eu plus d´amour Qu´un sac de pommes de terre
Il chante, il chante Mais c´est de l´eau amère Qui lui coule ardente Brûlures à ses paupières Il chante, il chante
Mais c´est de l´eau amère Qui lui coule ardente Brûlures à ses paupières
Ces vieux l´on pas r´connu Alors il est allé s´faire voir Par le monde et ses rues Il a mangé son pain noir On peut pas tout avoir Ouais mais quand on a rien eu Et nul n´a répondu quand il voulait savoir Et son coeur s´est fendu D´essuyer tant d´déboires Il est tombé des nues Il s´est même fait trottoir Puis porté disparu Par des gens trop bavards Chacun vaut son voisin
Sauf quand c´est un vaurien
Battant pavés et breloques Il a le scorbut à l´âme Et son coeur soliloque Sans but le pauvre Diable Il a la tête tordue Essoré d´une oreille C´est pas d´avoir trop bu C´est d´être né bouteille
Il chante, il chante Il voulait boire la mer Qui sur ses joues serpente Les soirs de trop d´misère Il chante, il chante Il voulait boire la mer Qui sur ses joues serpente
Les soirs de trop d´misère
La mer, la mer C´est elle qui le hante Dans son coeur une arrière Saison d´écume qui chante Dans l´miroir aux étoiles Dans l´océan sa planque L´alouette en cavale Il a jeté son ancre
Il chante, il chante Mais c´est bientôt la mer Qui vient couvrir sa plainte Au creux d´sa dernière bière Son chant de vagabond C´est maintenant la mer Qui roule sa chanson