C´est un air qui vaut pas dix ronds C´est presque rien, c´est qu´une chanson Quand on s´ met à parler d´amour Nous, on traîne pas dans les discours Quant à lire les auteurs costauds
Faut prendre sa loupe et ses bachots Mais pour nous parler dans la nuit Les mots d´ la rue, ben, ça m´ suffit
Quand c´est pas l´heure des bises dans l´ cou Quand j´ suis tout prêt à t´ foutre des coups Pour s´envoyer tous nos motifs On n´ traîne pas dans les subjonctifs J´ te dis "Salope !", tu m´ dis "Ta gueule !" Les voisins peuvent penser c´ qu´ils veulent Mais y a une chose qu´ils savent, ma mie C´est qu´on est pas d´ l´Académie
C´est un air qui vaut pas dix ronds La la la… C´est presque rien, c´est qu´une chanson La la la…
C´est un air qu´a servi cent fois À dire "Je t´aime", à dire "Et toi ?" Des mots qui traînent dans l´âme des gens Des mots qui chôment jamais tellement Les gens les emploient dans leur cœur Chaque fois qu´ils reçoivent le bonheur Et c´ client-là, faut pas l´ rater Des fois qu´il passerait plus jamais
Quand c´est pas l´heure des rendez-vous Quand on serait prêt à mettre les bouts On sait causer au désespoir Avec les mots d´ la série noire J´ te dis "Tire-toi !", tu m´ dis "Fumier !" Même que Stendhal n´a pas bronché Dans son tombeau, car notre français Ça l´empêche pas de roupiller
C´est un air qu´a servi cent fois La la la… À dire "Je t´aime", à dire "Et toi ?" La la la…
C´est un air qui court dans la rue Qui fait l´ tapin, qui fait la grue Avec des mots que savent les chiens Des mots d´amour, des mots de rien Et quant à faire des écritures On écrirait bien nos murmures Et leurs paroles qui d´habitude N´ont pas l´ certificat d´études
Quand il sera l´heure de foutre le camp Comme des oiseaux qu´ont fait leur temps Quand on fera la dernière java Au dancing dont on n´ revient pas
Tu m´ diras "Crève !", j´ te dirai "Meurs !" Les voisins resteront tout songeurs On s´en foutra, toujours est-il J´étais ton chien, t´avais du style