💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

 A   B   C   D   E   F   G   H   I   J   K   L   M   N   O   P   Q   R   S   T   U   V   W   X   Y   Z   0   1   2   3   4   5   6   7   8   9 
Artiste : Léo Ferre
Titre : Gaby
Dans les draps que l´amour
Referme sur la nuit,
Tous les amis de monde
Ont droit qu´à leur cercueil
La foule vienne et prie,

Ça fait rire, non ?

Hé ! Gaby
Gaby Pergola, je te voyais
Ah la la...
Tes comptes, ta machine, ton crayon
Tu notais tout
Peut-être aussi le temps
Qu´il ferait demain ?
Pour ta bière, tant !
Pour ton whisky, tant !
Et tu notais
Et je chantais
Pour... heu...
Pour quoi ?
Pour trois fois rien
Ha, Gaby, Gaby !
Ce Saint-Germain-des-Prés

Défait, soumis
À quoi, à qui ?
À des littérateurs à la noix
Qui se montraient là-bas
Dans les cafés
Dans ces cafés, tu te souviens, où on parlait
Ça t´emmerdait, ces cafés
La littérature, toi, ça te descendait des oreilles
Tu écoutais la machine
Bing, bang...

Dans les draps que l´amour
Referme sur la nuit,
Tous les amis de monde
Ont droit qu´à leur cercueil
La foule vienne et prie,
Ça fait rire, non ?

Et le Polonais, ah, le Polonais !
Cheveux longs, il était là
Des fois, souvent, il chantait quoi ?
On s´en foutait
Et il dansait
Comme un chien fidèle
Quand j´ai eu des chiens, Gaby,
Je pensais toujours au Polonais
C´est pour ça que je les aimais
Les chiens... et les Polonais.
Ce pays défait, soumis
Depuis des siècles, triste
Avec tous ces Polonais debout
Je ne sais plus s´ils dansent
Ils ont peut-être envie
Je chantais en bas à l´Arlequin
Ce nom-là m´allait comme un gant

La littérature de ce temps
N´a pas résisté, Gaby,
Ah Gaby, toi, t´es mort
Tu t´en fous
La littérature, c´est le prix
Qu´on devait payer
Pour ces écrivailleurs
Pour que ces écrivailleurs
Nous permettent de respirer
À Saint-Germain
Tous crevés, ces littérateurs !
Et leurs livres les saluent
Bah, il faut bien qu´ils aient quelqu´un
Qui les regarde, qui les écoute
Dans le silence
Plus rien, Gaby, ah...
Est-ce que tu veux que je te raconte ?
T´es mort, un jour, je l´ai appris

T´es mort, un jour, tu m´avais dit
Qu´il fallait que je m´en aille
De l´Arlequin
Ah, je portais bien ce nom-là
Ce nom-là

Dans les draps que l´amour
Referme sur la nuit,
Tous les amis de monde
Ont droit qu´à leur cercueil
La foule vienne et prie,
Ça fait rire, non ?

Et toi, où tu es ?
Dans quel coin ?
Sous quelle terre ?
On s´en fout
Eh oui, je chantais en bas, à l´Arlequin

Après y avait Francis
Francis Blanche
Tu te rappelles ?
Ah, près du métro Mabillon
Venez voir, venez entendre Léo
Il pense à vous
Toujours
Dans les draps
Que l´amour referme...
Sur lui