J´ai la leucémie dans la marge Et je m´endors sur des brisants Quand mousse la crème du large Que l´on donne aux marins enfants Reprends tes dix berges, veux-tu ?
Laisse un peu palabrer les autres À trop parler, on meurt, sais-tu ? Y a pas plus con que les apôtres
J´ suis dans la marge
Quand je me glisse dans le texte La vague me prend tout mon sang Je couche alors sous un prétexte Que j´adultère vaguement Je suis le sexe de la mer Qu´un peu de brume désavoue J´ouvre mon phare et j´y vois clair Je fais du wonder à la proue
J´ suis dans la marge
Du silence où l´on m´a laissé
Musiquant des feuilles d´automne Je sais que jamais je n´irai Fumer la cour de la Sorbonne Mais je suis gras comme l´hiver Comme un hiver analgésique Avec la rime au bout du vers À la morgue de la musique
J´ suis dans la marge
Je suis le prophète Bazard Le Jérémie des roses cuisses Une crevette sur le tard Attardé dans les interstices Je baliverne mes ennuis Je dis que je suis à la pêche Et vers l´automne de mes nuits Je chandelle encore la chair fraîche
J´ suis dans la marge
Tes bibelots, tes bonbons surs Tes oraisons, tes bigornades Tes salaisons, tes dessous mûrs Quand l´œil descend sous les œillades Regarde bien, c´est là qu´il gît Le vert paradis de l´entraide Vers l´entre-doux de ton doux nid Si tu me tends le cul, je cède