C´est ma frangine en noir Celle que j´appell´ bonsoir C´est un gars qu´ a son bien Dans le bistrot du coin La nuit
C´est l´ bourgeois qui s´ profile Sous l´ oeil des fill´s de ville Qui croit qu´ c´est arrivé Et qui paie pour monter La nuit C´est cett´ dame qui s´en va Donner sa langue au chat Et mêle à ses dentelles La tendress´ des gamelles La nuit C´est un amour qui meurt Aussitôt qu´il se fait C´est mille ans de bonheur Dans un baiser vit´ fait C´est cett´ môme qu´ a perdu La seul´ fleur qu´elle avait Et qu´ attend dans la rue Des fois qu´on la r´trouv´rait
La nuit... La nuit...
C´est le soleil du soir Qui enfil´ son peignoir Dans son arrièr´ boutique Sous des becs électriques La nuit C´est l´ voleur qui va faire Des heur´s supplémentaires Et qu´ est pas tatillon Sur les allocations La nuit C´est cet homme qui s´en va Sa Rolls au bout des bras Et mêle à ses ficelles Le trésor des poubelles La nuit C´est des ch´vaux qu´on amène
Au derby des côt´lettes Des moutons qui s´ promènent Du côté d´ la Villette C´est un soldat traqué A sa dernière ronde Et qui compt´ les années Comme on compt´ les secondes La nuit... La nuit...
C´est un´ copine qui vend C´ que d´habitude on prend Et qui pour cent sous d´ plus Se met sens dessous d´ssus La nuit C´est un chouett´ courant d´air Pour les amours pas cher Un p´tit hôtel furtif Pour les minitarifs
La nuit C´est le mec qui transite Tout sauf de l´eau bénite Et mêle à ses hoquets L´ parfum du beaujolais La nuit C´est cet homm´ qui s´ promène La nuit en plein midi Et sa canne qui l´entraîne Dans les autos d´ Paris C´est cet homme qu´ a pas vu La pitié qui passait Et qu´ attend dans la rue Des fois qu´on lui invent´rait Le jour... Le jour...