La vie est louche Les femmes se couchent Toutes les nuits La vie est brève Les femmes se lèvent
Et font leur lit
La radio gronde Entre les ondes Les oiseaux glissent Dans le soir lisse Les feuilles tombent Droit à leur tombe Les choses cassent Comme la glace
L´âme s´enrhume Sous l´amertume Des vieux projets Le cœur radote Sous les banknotes Trop bien rangés
Les portes claquent Comme des claques Les années rongent Les plus beaux songes La vie est belle Les hommes bêlent La vie est douce Les enfants poussent
La vie est louche Les femmes découchent À petits pas La vie est brève Les femmes se lèvent Ou se lèvent pas
La télé guide Les yeux candides
L´or vagabonde Autour du Monde Les journaux mentent Comme les rentes Les roses meurent Comme les heures
L´âme dételle Et d´un coup d´aile Va qui sait où Le cœur s´engage Au bas des pages D´un billet doux
La mer remonte Comme la honte Et sur la plage Met son visage
Au bord des houles Qui vont, qui ourlent Toute une liste De poissons tristes
La vie est louche Les hommes louchent Sur qui, sur quoi ? La vie est brève Et le blé lève Malgré tout ça
L´œil s´interroge Dessus l´horloge La page blanche Sous la main flanche La neige aiguise Son froid de bise
La mort se traîne Le long des veines
L´âme des choses Nous indispose L´arbre se plaint Le cœur des bêtes Dans l´ombre guette Des assassins
La nuit s´isole Et dégringole La lune obscène À l´avant-scène Fait la retape Et puis se tape L´ombre qui rime Avec la frime