À l´âge où l´on met des blousons Moi, j´endossais ma vieille pèlerine Comme un berger vers ses moutons Et les bergères qu´il imagine Ma vieille pèlerine
T´étais d´un drap à bon marché D´un bleu lavande un peu passé Tu m´enveloppais comme une tendresse Dans le p´tit matin de ma jeunesse T´étais pas tissée par Boussac J´ai même pas une photo Kodak Pour leur faire voir comment j´étais Quand tu m´emmi- m´emmitouflais Ma vieille pèlerine {x2}
À l´âge où on roule en scooter Moi, j´enfourchais ma vieille bécane Une pas jojo, une qu´avait l´air D´avoir le guidon en oreille d´âne Ma vieille bécane
T´étais d´un acier d´à peu près
Avec d´ la rouille dans les trous d´ nez Tu promettais des découvertes Au bout d´ la rue à peine ouverte Sur les miracles du goudron Où s´ traînaient les petits garçons Qu´on n´ lavait que le samedi soir Encore fallait-il être bien noir Ma vieille bécane {x2}
À l´âge où l´on fait des béguins Sans qu´ ça vous coûte le moindre sou Moi, j´ caressais le p´tit lapin Que j´ trouvais à mes rendez-vous Mon p´tit lapin
T´étais tout gris comme l´illusion Quand l´illusion a changé d´ nom Et qu´elle s´allume comme une tristesse
Sous la vérité qui nous blesse T´avais même pas d´ quoi réchauffer Mon p´tit cœur qui battait l´ pavé Ni rien, ni serments, ni blasphèmes Ni rien, nul espoir et pas même Ma vieille pèlerine {x2}