Tu as deux poings : frappe sur la table, frappe sur ta tête ! Tu as deux poings : mets-les au bout de tes bras, le long de ton corps ! Et prends des loups par la main
Ton poing s´épanouira alors comme une fleur matinale
Le silence que j´ai perdu Au bout de cette rue barrée Ne m´a jamais été rendu J´habite en haut de ces pavés J´y vois des pays trop marins Des fleurs de filles délaissées Et le système de ton bien
Allongé dans cette rue blême Tu passais sur moi comme un char C´était de la guimauve encarrossée de miel Alors je m´abreuvais en regardant dedans Ô les sources de brume en ces rues dévêtues
Tu as deux yeux : regarde en dedans de toi et sors-toi par les yeux
C´est aussi ça, la Méthode : s´extirper S´auto-vomir Et s´offrir en prime...
La voyeuse visiteuse
Je me souviens de ces lilas Dont elle fleurissait ma maison Avant que cette voyeuse-là Ne prenne sa vrille
Elle m´avait fourgué des fleurs Histoire de montrer son bon cœur Ben, dame ! Un cœur, il faut qu´ ça brille Y a des gens qu´ ça fait maronner De ne pouvoir jamais entrer Dans l´intimité des artistes C´était dans son genre une artiste
Elle est entrée, elle est entrée
Le trou d´ serrure où tu lorgnais C´était ma cavale de la nuit Et toi, tu venais tapiner En tapinois, en tapis nuit
Dis-moi, la voyeuse visiteuse Où traînes-tu ta nébuleuse ? Sur quelle fosse à purin ? Sur quel poulaga en gésine ? Dis donc, la voyeuse visiteuse Sur quel fumier ? Sur quel jardin ? Sur quel azur fais-tu ton deuil ? Toi, l´amour, tu l´ fais avec ton œil ! Dis donc, la voyeuse visiteuse Le trou d´ serrure où tu lorgnais C´était ma cavale de la nuit