La larme à l´oeil Portant le deuil Y´a des chagrins Qui font le pied de grue Devant ma porte...
Chagrins anciens Dont je sais bien Qu´ils ont des mains En piège à glu Des fois que je sorte... Pour m´alpaguer Pour me draguer A l´imparfait Au "souviens-toi" A la détresse... Te parodiant Pauvre Lélian: "Dis, qu´as-tu fais Toi que voilà De ma jeunesse?..."
Quand le passé S´est bien cassé
Tu peux toujours Ma pauvre frangine Chauffer la colle... Je connais la vie Je n´ai plus envie De refaire un tour Au cours du spleen De son école... École du soir Du désespoir J´y suis passé Je suis bachelier J´ai mon diplôme... Et comme la mer Sans être amer J´ai fracassé Les vieux voiliers Et leur fantômes!...
"On est copain Depuis Saint-Germain!" Dit l´inconnu Qui vient à moi Et qui m´embrasse... En ajoutant "Ça fait trente ans Qu´on ne s´était vus Mais autrefois T´avais de la classe Des dents de loup Des cheveux fous Quand tu chantais T´étais le plus beau Des libertaires... Mais t´as changé Y´a du danger
A fréquenter Arthur Rimbaud Et Baudelaire!..."
Allez chagrins Je n´y peux rien Faut transhumer Vers les brouillards De solitude... Tous en troupeau Seul dans sa peau Faut s´assumer Comme le noir Sa négritude... Et la pitié En amitié Ou en amour Ça n´a jamais
Sauvé personne Ni cette voix Sur cette croix: "Mon sang velours Tout ce que j´ai Je vous le donne..."
La larme à l´oeil Portant le deuil Les vieux chagrins S´en sont allés Au vent d´automne...