💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Léo Ferre
Titre : Tout ce que tu veux
Et tout ce que tu veux n´appartient qu´aux couleurs
Aux oiseaux de la nuit quand la nuit te fait femme
Au vent qui reverdit sous l´arche de la peur

À la mer qui rougit et qui fourbit ses armes

Aux marins qui ressemblent aux enfants de la mer
À cette herbe exaucée qu´on dit du pain des hommes
À la dune qui croit que le sable c´est elle
Alors qu´il n´appartient qu´aux amants qui l´effacent

Aux chansons de ces ports où l´on ne va jamais
Aux ombres dans les soirs qui se prennent pour toi
Aux passions des insectes dans les slows de l´été
Aux raisons de l´amour que les fous te proposent

À la folie consciente et barrée au feu rouge
Au vert qui s´habitue à voir d´outre saison

Aux désordres passés dans la machine à songes
À l´oubli de te regarder dans ton vison

Au rien qui te fait toi quand tu ne crois en rien
À ces chants de la nuit à l´agonie des choses
À l´ombre que j´emploie à tant t´illuminer
Au mal qui fout sa gueule au fond d´un poudrier

Et tout ce que je veux n´appartient qu´aux jardins
À la fleur qui ressemble à la fleur que j´invente
Aux parfums de la nuit qui me prennent la main
Pour te cueillir là-bas quand ta marée fermente

À moi qui t´apparais comme une source vive
À l´avion qui s´en va dire un chapelet morse

Au carême dedans ton ventre et tes coursives
Quand la tempête te ranime et t´invective

Au silence du temps qui compte tes silences
À la musique ténébreuse de la chance
À cette huile qui coule au fond de l´habitude
À ton savoir contraint devant la lassitude

À ces bas que tu tires en haut des privilèges
À la pudeur inscrite en bas de ta culotte
À ce tissu violé par mes doigts de violettes
À ton jardin ouvert la nuit pour mes emplettes

Au canevas surpris dans ta chambre en dentelle
Au cœur de ce triangle où coule l´isocèle
À la géométrique envie de t´empaler
À la mouette qui te mange à la marée

Et tout ce que tu veux n´appartient qu´aux enfants
À la rue aux lumières douces de l´envie
Aux chagrins inventés par un pli de vertu
Au vice généreux qui t´habille et te plie

Au sourire de Dieu qui s´en va dans ta tête
À ta main qui remonte au-delà de la fête
Au rire exténué des mirages partis
Au sommeil qui te prend dans le fond de ton lit

Aux pratiques du geste aux façons de salir
À la blancheur têtue au soir qui te fait belle
À tes cris en allés vers des ombres fidèles
À ce rien qui t´embarque et qui te fait pâlir

À tout ce qui n´est tout qu´au fond de l´habitude

À ce rien qui te fait princesse ou misérable
À cette remontée du fond de la pâleur
Quand le printemps remet de l´ordre dans ta fleur

À ces halètements d´une chambre d´hôtel
À cette voie lactée où tu te sens mouillée
À ces cris de la fin qui n´en finira pas
À tout ce que tu veux qui n´appartient qu´à toi