Il est presque minuit, la femme du roulier S´en va de porte en porte, de taverne en taverne Pour chercher son mari, tirouli, avec une lanterne
- Dis-moi, la belle hôtesse, as-tu vu mon mari ? - Ton mari est en haut, caché dans la soupente En train de prendre ses ébats, tiroula, avec notre servante
- Ah ! Beau cochon d´ivrogne ! Pilier de cabaret ! Enfin, je te surprends à faire la ripaille Pendant que tes enfants, tirelan, sont couchés sur la paille
Et toi, la vieille raclure aux yeux de merlan frit Tu m´as pris mon mari, je vais te prendre mesure D´une belle culotte de peau, tirelo, qui ne craint pas l´usure
- Tais-toi, ma femme, tais-toi, et fous-moi vite le camp !
Dans la bonne société, est-ce ainsi qu´on se comporte ? J´te fous mon pied dans le dos, tirelo, si tu ne prends pas la porte !
- Ah ! Mes enfants chéris, mes pauvres chérubins Bien triste est votre sort ! Vous n´avez plus de père Je l´ai trouvé cette nuit, tirouli, avec une autre mère
- Il a cent fois raison, répondirent les enfants, De prendre du bon temps avec la celle qu´il aime Et quand nous serons grands, tirelan, nous ferons tous de même !
- Sacrés cochons d´enfants ! C´est moi qui vous le dis Lorsque vous serez grands, croyez-en votre mère, Vous serez tous cocus, tirelu, comme le fut votre père !