D´puis une heure au moins, j´ chante et n´vois pas d´client paraître Oh ! j´vous d´mande pardon, voici qu´au second, s´ouvre une fenêtre J´vois qu´c´est un copain, qu´jai sauvé d´la faim, y me l´rendra p´t-être
Non, il s´retire sans rien me dire, y m´jette un rotin. Garde ta fortune, je n´ai pas d´rancune, tant mieux si t´es rupin.
Quand tu seras dans la purée, reviens vers moi Je n´mène pas une vie dorée comme celle d´un roi Mais j´ai toujours ma p´tite carrée au-d´ssous des toits Un crouton, une côtelette panée, ce s´ra pour toi.
Un minois fripon se montre au balcon. Tiens, c´est Antoinette ! La môme aux ch´veux d´or que j´aimais si fort, simple midinette. Mondaine aujourd´hui, tu viens après lui, t´offrir ma binette
Oui, mais cher ange, parfois l´on change le sort en une seule nuit. Demain, d´vant ma demeure, y s´peut que tu pleures, ton court bonheur enfui.
Quand tu seras dans la purée, reviens vers moi Je n´mène pas une vie dorée comme celle d´un roi Mais j´ai toujours ma p´tite carrée au-d´ssous des toits Un crouton, une côtelette panée, ce s´ra pour toi.
Un toutou, voyez, bien blanc, bien peigné, d´la maison s´élance Il saute, s´il vous plaît, sur mes port´mollets, faut s´mettre en défense Tiens, c´est mon chien, dis, j´l´avais pris rue L´pic, teigneux sans pitance.
Va-t-il reconnaître son ancien maître ou faire comme l´autre loustic ? Le chien me caresse, j´pleure d´allégresse tellement je trouve ça chic.
Malgré que j´sois dans la purée, tu r´viens vers moi Toi, tu te fous d´la vie dorée comme celle des rois Tu reste seul fidèle à l´homme qui n´a plus rien Et si y a d´la reconnaissance en somme, c´est dans les chiens.