J´vous préviens qu´si y´a la guerre, arrêtez-moi tout de suite, venez voir dans mes affaires dans mon logement dans ma suite, y´aura deux trois déserteurs, des polissons réformés, qui chanteront la main au cur des chants d´ukrainiens bourrés.
Et si y´a révolution arrêtez-moi tout de suite, venez-voir l´habitation qui entoure ma suite, y´aura de bonnes préparations, des cocktails façon maison, des tire-flemme et des lance-cur et des pistolets porte-bonheur. Mais faudra pas venir pleurer si après vous êtes tous tués et que nous, même emprisonnés on soit tous en train de chanter.
Et j´vous préviens qu´si y´a combat, arrêtez-moi tout de suite, venez-voir en bas d´chez moi, dans le jardin de ma suite. Les ch´veux longs pour armement, des slogans à tout bras l´vent : faites l´amour le plus souvent et pas la guerre évidemment ! Mais faudra pas venir pleurer si après vous êtes tous tués et que nous, même emprisonnés, on soit tous en train de fumer la ganja.
Et j´vous préviens qu´si y´a manif, arrêtez-moi tout de suite, venez-voir là où j´habite, dans ma maison sans calife. Où il fait bon préparer des chants pour manifester, avec des paroles anarchistes et des refrains je-m´enfoutistes. Mais faudra pas venir pleurer si c´est bien ensoleillé et qu´on préfère picoler à la terrasse d´un café.
Et si y´a une trahison, cherchez pas plus loin qu´ma suite, prenez l´adresse de ma maison et rendez-y vous très vite, moi et mon frère on est espions et mes surs c´est des bouffonnes, les secrets d´état mon fion contre un coup à boire on t´les donne. Mais faudra pas venir pleurer, si on vous ment à volonté et qu´pour fausse information, vous soyez tous dégradés.
Et même si on r´monte le temps, arrêtez-moi tout de suite, venez voir l´appartement qu´était là avant ma suite, y´aura bien sûr toutes les sorcières, les crânes tondus, les juifs allemands, Jésus, Judas et mon grand-père, celui qu´a déserté lâchement. Mais faudra pas venir pleurer, si votre époque elle est ruinée et qu´on puisse lire notre vie dans toutes vos encyclopédies.
Et j´vous préviens qu´si y´a la paix, arrêtez-moi tout de suite, venez-voir dans le palais qui orne ma suite, y´aura tous les clandestins, les zonards et les cousins, les matelots anarchistes et les pédés trapézistes. Mais faudra pas venir pleurer, si on est tous en bonne santé et qu´dans votre dictocratie, on y foute l´anarchie.