Ça serre les fesses et ça stresse Dans le camion de CRS Ça se confesse et quand ça dépresse Ça s´laisse aller à des caresses
Notre vie n´est pas que baston mais c´est vrai qu´on aime ça Toute la journée dans l´camion après on tape dans l´tas Sous couvert d´entraînement à la guerilla urbaine Même nos sous-vêtements sentent la lacrymogène
Bouclier, matraque, le casque à la bandoulière Les menottes, le masque et les genouillères On a un bon salaire : fonctionnaires de l´Etat Prêts à défoncer not´mère, c´est marqué dans l´contrat
On est souvent sur la route, on s´croirait en tournée A bouffer des casse-croûtes, défrayés, nourris logés
On est dans une compagnie comme des intermittents C´est c´qui nous fait marrer, si, si, quand on leur rentre dedans
Mais aujourd´hui l´heure n´est pas à la rigolade On a tous peur, certains d´entre nous sont malades On ne veut pas sortir Pourvu que le préfet Ne nous fasses pas intervenir Oh pitié ! S´il vous plaît !
Ça serre les fesses et ça stresse Dans le camion de CRS Ça se confesse et quand ça dépresse Ça s´laisse aller à des caresses
On préfère largement les manifs de lycéens
C´est touchant, récréatif, de frapper sur des gamins Les étudiants c´est rigolo, surtout les anarchistes On a des canons à eau pour les alter-mondialistes
Les infirmières, ça défoule ! Les sans-papiers, ça s´viole ! Les profs, c´est cool ! Les supporters sont tous bourrés ! La banlieue c´est différent, on connaît pas bien l´terrain D´accord c´est des enfants mais c´est aussi des gros bourrins
Ça commence par une bavure Pis ça fait cramer des voitures
Cachés dans les éscaliers Ça caillasse les pompiers Les attaques de commissariats Font le chou gras des médias Toute la nuit dans la ZUP Ça nous fait des heures sup On peut compter sur les discours de nos supérieurs hiérarchiques Les appels au secours de l´opinion publique
Mais aujourd´hui l´heure n´est pas à la ratonnade On a tous peur, certains d´entre nous sont malades On ne veut pas sortir Pourvu que le préfet Ne nous fasses pas intervenir Oh pitié ! S´il vous plaît !
Ça serre les fesses et ça stresse Dans le camion de CRS Ça se confesse et quand ça dépresse Ça s´laisse aller à des caresses
Mais aujourd´hui les adversaires sont des pères de famille Souder des barres de fer pour fortifier des grilles Paraît qu´ils sont plus de cinq cent à occuper l´usine A nous attendre patiemment armés de barres à mines
De manches de pioche, de boulons et de produits chimiques Des camions qui déchargent des blocs de béton sur des Fenwick
C´est l´histoire classique d´une boîte qui délocalise D´une entreprise publique qui se privatise D´une multinationale qui invoque la crise Et l´intersyndicale qui se radicalise
La conviction du prolo qui vient de perdre son boulot Sachant qu´à la base un métallo c´est costaud Allo maman bobo ! Allo maman bobo !
Mais aujourd´hui l´heure n´est pas à la rigolade On a tous peur, certains d´entre nous sont malades On ne veut pas sortir Pourvu que le préfet Ne nous fasses pas intervenir Oh pitié ! S´il vous plaît !
Ça serre les fesses et ça stresse Dans le camion de CRS Ça se confesse et quand ça dépresse Ça s´laisse aller à des caresses