Je récupère des boîtes De différentes couleurs ; Sur un tapis roulant, Elles arrivent par centaines. J´vérifie qu´elles s´emboîtent
Et suivant le grandeur, J´pose un autocollant, Quelqu´un d´autre les emmène.
Si j´remarque un défaut, Si j´observe une erreur, Je dois les mettre à part, Les jeter dans une benne. Pour la cadence, il faut Qu´j´en fasse 400 de l´heure ; Une vitre me sépare Des chefs qui se promènent.
Et c´est les années d´usine Qui s´enchaînent. C´est le bruit des machines, Le travail à la chaîne. Et c´est les années d´usine
Qui s´enchaînent. Sauf si c´est de l´interim´, Je fini dans deux s´maines.
Dans un endroit immense, Je transporte des cartons Sur un p´tit train bizarre Qui ressemble à un tracteur. Pas dans n´importe quel sens, Ça a de l´importance, j´les pose sur des wagons Et quand je redémarre, J´accélère en douceur.
Je donne des coups d´marteau Sur des plaques de métal Qu´arrivent à ma hauteur Par des rails au plafond ; L´acier est encore chaud,
Mes gants me font mal. L´odeur plus la chaleur Font qu´on peut pas dire que j´me la donne à fond
Et c´est les années d´usine Qui s´enchaînent. C´est le bruit des machines, Le travail à la chaîne. Et c´est les années d´usine Qui s´enchaînent. Sauf si c´est de l´interim´, Je fini dans deux s´maines.
J´ai dit au r´voir aux ouvrières, J´ai dit au r´voir aux ouvriers, Au réfectoire,aux cantinières Et aux passoires du cuisiner.
J´ai dit au r´voir aux pauses café Et aux histoires, fumer comme des pompiers. J´ai dit au r´voir aux délégués Aux r´présentants du personnel A des gars croisés dans l´couloir Sans savoir comment ils s´appellent. J´ai dit au r´voir aux escaliers, Aux armoires et à mon casier. Pas voulu voir le contremaître, J´lui ai chouré son chronomètre.
J´ai dit au r´voir à la p´tite cour Ou je déposais mon vélo Avec l´espoir, peut-être, qu´un jour, Les robots nous piquent notre boulot.