A Paris, On tire le canon d´alarme, Et pour délivrer le pays Le peuple entier se rue aux armes !... (La Marseillaise) Mais Lison s´en moque vraiment, Elle est toute à sa jalousie, Car le chevalier, son amant Avec une autre se marie ! Pourtant, bravant la mort, le chevalier proscrit Pour lui dire : "Au revoir" est venu cette nuit Et dans un baiser il lui dit : "Je t´aimerai toujours Lison, Tu vois, je suis venu quand même, Mon coeur demeure en ta maison, Puisque c´est toi seule que j´aime, Pourquoi me tourmenter Lison ? Embrassons-nous ma blondinette,
Un mariage de raison Ne peut faire perdre la tête !"
2. Mais on frappe à la porte... "Ouvrez !" (basse) "La police ! Cache-toi vite ! (haut) "C´est minuit ! j´allais me coucher ! "Je m´habille et j´ouvre de suite !" (Clochettes) C´est en vain qu´ils ont tout fouillé... "Excusez-nous donc ma charmante, "Le bel oiseau s´est envolé, "Sa promise sera contente !"
Folle de jalousie, Lison a répondu : "Le voici ! Prenez-le car perdu pour perdu- "Elle ne l´aura pas non plus."
"Pourquoi m´as-tu livré, Lison ? "Je ne puis te haïr quand même, "Tu vois malgré ta trahison, "C´est toujours toi seule que j´aime ! "Je nargue le bourreau Samson, "Sa besogne est à moitié faite, "Car mon amour pour toi, Lison, "M´a déjà fait perdre la tête !"
3. Lison depuis déjà trois nuits, N´a pas quitté la guillotine ; En attendant, on chante, on rit, On danse autour de la machine ! (La Carmagnole) On amène le chevalier, Lison supplie la populace : "Grâce pour lui mon bien-aimé !
"Qu´on me guillotine à sa place !"
Il monte à l´échafaud d´un pas majestueux, Et son regard s´en va comme un baiser d´adieu Vers Lison, qui le suit des yeux...
Il monte lentement Plus un cri dans la foule Seul le tambour qui roule Ah ! Et Lison chante maintenant... Il va revenir... Elle guette... Car Lison comme son amant Pour toujours a perdu la tête !