Il y a des gens qui parlent, qui se prennent pour des rois Les ignorants sont à l´écoute puisque ce sont leurs proies Toi qui écoute tous ces mots n´as-tu jamais remarqué
Ces gens parlent et reparlent, usés et fatigués Ils ont tellement de choses à dire et tellement peu à faire Qu´on croirait qu´ils sont les acteurs d´un film pas trop amer Où qu´ils aillent ils broient du noir ils sont désespérés Mon pauvre ami si tu crois que pour toi je vais pleurer Tu te trompes énormément Tu te vantes et je trouve pas ça marrant Et tu aurais dû vivre ta vie de cinéma, de pitre Et tu te crois supérieur, pourrais-je savoir à quel titre ? Je ne voudrais pas avoir à te dire qu´on est tous les mêmes Mais quand même
Planté devant sa télé c´est tous les jours pareil Il s´en prend plein la tronche, plein les yeux, plein les oreilles Il fait le plein et je le plains paquet de chair et d´os Amer sont les journée qu´il passe parce qu´il faut bien qu´il bosse Il passe son temps à râler, ils sont temps à compter L´argent qu´on lui donne ou qu´il rend il n´y a jamais trop de monnaie Il y a déjà pas mal de temps qu´il ne va plus à l´école Mais ça fait surtout un moment qu´il délire qu´il picole Ce sont coupés de son coin qu´il parle ou bien qu´il rote
Une réunion c´est ma tournée il fume il rince les potes Il n´aime pas trop les couleurs surtout pas celles des autres Ignorant c´est même pas de ça faute Mais quand même
Mais quand même Mais quand même Mais quand même
À l´agence de l´emploi à côté de chez moi Ça pointe le manque de tunes c´est tous les mois les mois Je ne comprend pas on ne m´explique pas Vous comprenez pourquoi ? Moi je ne comprend pas Quelque part j´ai honte qu´on nous parque qu´on nous compte
On nous dit même comment faire c´est gentil on nous montre Le bon chemin, ah bon ? Le miens ça va merci Vous ne l´appréciez pas ? Tant pis j´ai pris un micro pour rapper C´est pas pour faire des torts Mais là ça va c´est trop, ça fait parfois trop fort Les abrutis sont comptés, emballés, pesés, numérotés Police, contrôle, vous avez vos papiers ? Pour quelles raisons ces cons ces bons mes noms sur du papier Si vous voulez l´immatriculation il faut que je me taise Mais je ne suis pas à l´aise J´ai quand même le droit de parler de tout vos préjugés
Mais quand même
Mais quand même Mais quand même Mais quand même
Ils sont toute une famille Frères, cousins, frangine Ils ont une drôle d´expression Un visage qui se mine Un cousin toujours malade vautré sur son lit Une sœur qui pleure complexée, pas jolie Un père, une mère ne sachant que faire Préférant se taire maudissant l´ordinaire Lui il a fait la guerre, elle a fait des enfants Ils ne les comprennent pas, ils sont déjà si grands Et puis parmi eux il fait ce qu´il peut
Je parle du fils musicien, il s´accroche il en veut L´école ne le connaît plus, vie active, chômeur Mais quand il chante, il fait vibrer les cœurs Car dieu il a donné ce don, amplifier le son Ses cordes sont plus que vocales, elles sont en lui, frissons Il s´imagine la classe en limousine Un bureau, des admirateurs, une en magasine Car il rêve, le rôle de star lui plairait Il en crève, refuse de voir le vrai Sa réalité à lui, ses frères et sœurs, ses cris La zone l´ennuie, la parano tout autour de lui Combien sont-ils ainsi à clamer leur talent À besoin de tu sais quoi et bien besoin d´argent Si il en avait et bien il partirait, il irait loin tu sais
Mais voilà pas d´oseille, il en est pour ses frais Mais quand même
Mais quand même Mais quand même Mais quand même Mais quand même